Dansez vos rêves, créez votre histoire
Dans notre approche de la chorégraphie, nous avons toujours cherché un équilibre entre l’ambition et la réalité concrète du processus d’apprentissage. Il ne s’agit pas seulement de
transmettre des mouvements, mais d’ouvrir un espace où chacun peut explorer son potentiel unique tout en affrontant des défis bien réels. Contrairement à l’enseignement classique,
où les élèves se retrouvent parfois perdus dans des enchaînements trop complexes ou des attentes rigides, nous avons choisi de placer l'expérience personnelle au cœur du
cheminement. Ce n’est pas que la technique soit mise de côté — loin de là — mais elle est intégrée différemment, presque comme un dialogue avec les corps, plutôt qu’une série de
règles imposées. Par exemple, dans nos sessions pour débutants, on commence souvent par un simple exercice d’improvisation autour d’un thème. Une fois, c’était "la lenteur". L’effet
a été saisissant : certains participants ont découvert des nuances qu’ils n’avaient jamais explorées dans leurs mouvements. Bien sûr, il y a des obstacles. Apprendre la chorégraphie
peut parfois donner l’impression d’essayer de suivre une conversation dans une langue étrangère — les gestes semblent parler une langue que le corps ne comprend pas encore. Mais
c’est précisément là que notre méthode intervient. Plutôt que de forcer les participants à "rattraper" les mouvements, nous nous concentrons sur la compréhension des intentions
derrière chaque geste. Et on est attentifs aux moments où ça coince, comme lorsqu’un participant hésite sur une transition ou se replie sur lui-même au lieu de s’ouvrir à l’espace.
Avec le temps, on a remarqué que c’est souvent la peur de mal faire qui bloque, plus que la difficulté réelle des mouvements. Alors, on s’arrête. On décompose. Et parfois, on rit
ensemble de ces petits ratés, parce qu’ils font partie du chemin. Ce qui distingue un débutant d’un pratiquant avancé à la fin de notre programme ? Ce n’est pas seulement la
fluidité des mouvements — bien qu’elle soit évidente — c’est aussi une confiance nouvelle dans leur capacité à interpréter et à improviser. Les débutants tendent à chercher "la
bonne réponse", à copier exactement ce qui leur est montré. Tandis qu’un pratiquant, lui, commence à s’approprier la chorégraphie, à y insuffler quelque chose de personnel. Une
fois, une participante m’a dit en riant qu’elle avait commencé à danser dans sa cuisine, juste parce que ça lui semblait naturel. Ces moments-là, pour nous, sont la vraie mesure du
progrès — quand la danse dépasse le studio et devient une partie de leur quotidien. Et puis, il y a des détails qui pourraient sembler anecdotiques mais qui, pour nous, racontent
beaucoup. Comme le fait que nous insistons toujours pour que les participants dansent pieds nus lors des premières séances, pour qu’ils "sentent" mieux le sol, ou encore notre
habitude de commencer chaque cours par une discussion, parfois presque philosophique, sur ce que la danse peut signifier pour chacun. Ces petits rituels, bien qu’apparemment
simples, créent une ambiance où l’apprentissage devient moins une performance et davantage une exploration. C’est une approche qui demande du temps, oui, et une bonne dose de
patience. Mais pour ceux qui s’y engagent, elle transforme bien plus que leurs mouvements — elle change leur façon de se mouvoir dans le monde.
Commencer